Tabloïd (4)

Le dimanche matin, la rancœur de la jeune femme se dissipa quand il l'embrassa sur le front comme à son habitude et qu'elle l'entendit s'excuser pour le mal qu'il avait provoqué sans le vouloir.

Après une douche bien méritée elle alla préparer le petit déjeuner dans la cuisine, en peignoir et une serviette en turban sur la tête, laissant échapper quelques mèches humide.

Durant son séjour chez Hélène ils n'avaient jamais partagé le repas du matin, alors après avoir fait infuser son thé, elle l'appela pour savoir ce qu'il voulait petit déjeuner. Aidan sorti de la salle de bain, un peigne à la main, ce plaquant la masse noire de boucles vers l'arrière de sa tête, une grande serviette nouée autour de la taille.

Elle ne l'avait encore jamais vu aussi peu habillé et devint toute rouge, ne sachant plus pourquoi elle lui avait parler.

Il se mit alors à minauder, car cette réaction lui était familière de la part des femmes, mais pour une fois il n'était pas sorti dans cette tenue pour faire du charme, mais juste comme il l'aurait fait chez lui : on l'appelait, il venait. Après un « Yes ? » qui fit redescendre Hélène sur terre, il devina la question en voyant sur le plan de travail, la boite d’œufs et le pain. Il sortit lui-même des placards ce qu'il allait manger. Pain, beurre et confiture, comme elle.

En passant ainsi derrière sa colocataire, il ne put résister à regarder sa nuque ainsi révélée. Il aimait le port de tête des femmes, bien plus fin et élégant que celui des hommes. C'était trop tentant pour lui, il l'effleura et lui enleva la serviette. La cascade de boucles rousses tombant sur ses épaules et son dos. La jeune femme ne bougeait pas, alors il se mit à les lui peigner, en fredonnant des airs inconnus aux oreilles d'Hélène.

Vu de l'extérieur, on aurait pu croire à un couple d'amoureux.

Elle n'avait jamais connu de tels actes, ni dans son enfance, ni de la part des rares hommes qui étaient passés dans sa vie. Elle lui faisait confiance, et se laisser toucher ainsi en était la preuve, elle qui avait une aversion pour le tactile.

Cet instant si intime pour elle la mit mal à l'aise pour le restant de la journée. Elle resta enfermée dans sa chambre jusqu'au lendemain. C'était autant pour éviter Aidan que pour finir les cadeaux qui seraient distribués le soir même.

L'heure du départ arriverait plus vite que prévu et il n'avait rien d'élégant à porter, son sac ne contenant que des vêtements basiques. En cet veille de noël la plupart des boutiques étaient encore ouvertes, il partit faire les magasins pendant qu'Hélène faisait sa valise et préparait la voiture. Les routes étaient dégagées mais les pneus hiver qu'elle avait fait installer la semaine dernière, avant l'arrivé d'Aidan, seraient bien utiles par les routes glissantes.