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Mots de nuit et jour
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20 juillet 2015

Départ (5)

Ils passèrent leur dimanche au lit à s'embrasser et à discuter. Hélène lui raconta dans son franglais, les détails de son renvoi et ce que cela engendrait. Aidan lui ne voyait que le fait qu'elle soit venue le rejoindre et que cette fois il n'y avait pas de date de séparation prévue. Du haut de la mezzanine, elle aimait regarder son homme s'activer dans le loft. Comme elle il avait vécu seul durant des années, il avait ses habitudes, ses activités. Dés le lundi il reprit son rythme. Levé aux aurores, il partit courir dans le quartier pendant près d'une heure tandis qu'Hélène dormait encore. Avec la capuche qui lui couvrait la tête il pouvait profiter des quartiers alentours aux façades blanches et parquets de fleurs. Il passait par ces rues tous les jours croisant les gens qui partaient au travail, il fut salué d'un bonjour par plusieurs personnes qui couraient également. En septembre ils étaient peu nombreux mais à partir de fin février ils étaient aux moins le triple à se croiser dans les rues dés 5h du matin et tard le soir. Certains étaient venus lui parler, le félicitant pour son travail mais il retournait la situation en leur posant des questions, c'est ainsi qu'il apprit qu'un groupe s'était inscrit à des marathons, notamment celui de Londres à la mi avril, d'où leur entraînement quotidien. Ça lui aurait plu d'y participer mais il ne pouvait jamais planifier les choses à l'avance. De retour chez lui il continua par des séries de divers exercices notamment pour les abdominaux et les bras. Grâce au camp d’entraînement il avait appris à faire les bons gestes et la manipulation de l'épée lui plaisait toujours autant, pas comme son personnage qui était expert en tir à l'arc. Il avait ramené avec lui les accessoires en bois qu'il utilisait lors des répétitions et échauffements. Il se déplaçait sur l'estrade en faisant tournoyer le bout de bois autour de lui en roulant les poignets, coudes et épaules.

Hélène s'était assise dans les escaliers et le regardait faire. Elle se rendit compte de la chance qu'elle avait. L'homme de ses rêves était en chaussettes et pantalon de sport en train de livrer bataille contre des êtres imaginaires et elle se trouvait juste à quelques mètres, chez lui, une de ses chemises sur le dos et emmitouflée dans son grand peignoir imprégné de son odeur.

Hélène était partie à Londres avec peu de vêtements car de toute façon elle devrait retourner à Paris régulièrement, ne serait-ce que pour son courrier et son suivi médical. Elle ne savait que trop bien que se faire soigner à l'étranger n'était pas facile et le remboursement des frais était long d'ailleurs son séjour à l'hôpital était encore en cours de traitement par ses anciens collègues. Alors elle n'était pas presser de découvrir le système anglais. A trop pensée à comment elle allait le retrouver sans son adresse tout en gardant l'effet de surprise, elle en oublia de remplir correctement son sac. C'est en voulant se changer pour dormir qu'elle s'en aperçu. Pour le plus grand plaisir d'Aidan, elle resta en sous vêtements cette première nuit. Il lui donna son peignoir et une ancienne chemise pour les jours suivants. Malgré l'épaisseur elle frissonna et elle ne tenait plus, il fallait qu'elle aille aux toilettes. Elle descendit aussi silencieusement possible les marches mais en bas elle se cogna les orteils contre les bottes noires qui traînaient au pied de l'escalier. Elle lança un « Fais chier bordel !!! » qui tira Aidan de sa concentration. En la voyant se tenir le pied en sautillant sur place, il se demanda ce qu'il se passait, il saut de la scène et à son approche elle lui lança les objets incriminés. « Tes chaussures, merde ». Cette fois il les rattrapa au vol. Il avait remarquer sa manie de jeter les vêtements et chaussures ainsi que les jurons qui annoncaient sa mauvaise humeur. Il alla ranger sa paire de bottes près de la porte d'entrée en les alignant bien contre le mur en dessous des porte manteaux, pendant que madame s'était enfermée dans les toilettes. Il était déjà 8h, deux heures qu'il était levé, il avait faim mais surtout était trempé de sueur. Il pris une douche rapide et de retour en cuisine, il y trouva Hélène, le nez dans un placard, elle sursauta quand il lui chatouilla les reins et se claqua la tête contre le rebord du plan de travail. Ceci n'arrangea pas son humeur. Aidan lui fit des baisers magiques à la Valentine. Hélène se pressa contre sa peau encore humide. Il lui susurra de le laisser faire, il la fit s'asseoir au salon et il prépara le petit déjeuner. Assise en tailleur, elle attendait sagement, laissant s'atténuer son énervement en zappant les chaînes de télé. Elle arrêta son choix sur une émission qui passait le top 50 anglais, le reste étant des talk show, télé shopping ou dessins animés. Il déposa le plateau sur la table basse, passa derrière Hélène et embrassa sa chevelure en lui disant le bonjour, elle releva la tête en arrière et il lui vola un baisé, enfin un sourire apparut sur son joli visage. Il sauta par dessus le canapé pour s'installer à la place voisine. Elle retourna à l'écran, découvrant les nouveautés du moment. Pour la sortir de son hypnose il laissa courir ses doigts le long de sa nuque, sa gorge, il passa la main sous le peignoir en longeant la chaîne qu'il lui avait offert en début d'année. Quand il se mit à déboutonner la chemise, elle ferma les yeux. Il écarta doucement le peignoir et la chemise de ces épaules, qu'il se mit à embrasser par petites touches. Il dénoua le peignoir et finit d'ouvrir la chemise à carreaux. La cicatrice sur son ventre était encore bien visible, ça lui rappelait tant de mauvais souvenirs. Il en rêvait encore parfois de tout ce sang sur le carrelage, de son teint sans vie, des disputes... Comme il s'arrêtait, elle rouvrit les yeux, lui prit la main et l'apposa sur son ventre, en lui souriant, elle lui affirma que tout allait bien maintenant, qu'elle pouvait reprendre sa vie normalement.

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