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Mots de nuit et jour
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10 décembre 2014

L'attente (7)

Elle resta enfermée chez elle tout un WE, ne répondant pas aux incessants appels de Marc, dont les sonneries de téléphone résonnaient dans l'appartement où l'on n'entendait que les pleurs d'Hélène.
Il n'était jamais venu chez elle et ne lui avait pas donnée son adresse exacte, juste indiqué un point de rencontre dans son quartier, il n'y avait donc pas de risque de le voir débarquer, sauf s'il contactait Clarisse, sa meilleure amie, qu'il avait rencontrer plusieurs fois quand il rejoignait Hélène après leurs sorties entre filles. Elle avait confiance en son amie, qui savait se taire dans ce type de situation. Ce n'était arrivé qu'une fois, Hélène était partie de chez son petit ami, qui avait levé la main sur elle. Elle s'était réfugié chez son amie, ne pouvant rentrer chez elle où le jeune homme l'attendait certainement. Il l'avait harcelée durant des semaines à sa porte au point qu'Hélène avait du faire appel plusieurs fois à la police. Avec le temps il avait abandonné mais depuis Hélène ne ramenait plus personne chez elle. Après avoir passé deux jours sous la couette entre crise de larmes et s'imaginant tout les scénarios possibles et inimaginables, elle eut la visite de Clarisse à la sortie de son travail le lundi soir.

Hélène s'était cloîtrée dans la salle des archives toute la journée, pour faire soit disant des recherches. Elle ne pouvait pas affronter les problèmes et les agressions verbales que son poste engendrait, elle n'arrivait plus à réfléchir.

Son amie avait trouvé étrange ce long silence et son dernier sms. Hélène ne chercha pas à lui cacher la vérité, Clarisse la connaissait trop bien, peu de chose pouvait mettre son amie dans le mutisme et une telle détresse émotionnelle. Elles s'installèrent dans la petite voiture de Clarisse. Dans cette bulle vitrée, elle raconta ce qui lui arrivait et la décision qu'elle avait prise. Hélène resta anormalement calme. Elle était sûre de ses choix même si ça serait difficile à faire.

Elle avait pris rendez-vous dés qu'on lui avait annoncé la mauvaise nouvelle. L'acte aurait lieu le 1er juillet, il fallait encore qu'elle informe Marc. C'était la chose la plus dure pour elle mais il avait droit de connaître la vérité sur son départ précipité et son silence.

Comme elle s'en doutait, Marc était ravi d'apprendre l'état d'Hélène, puis sa joie s'évanouie en apprenant ce que la jeune femme voulait faire. Il jugeait sa décision trop rapide, qu'ils devaient en parler ensemble. Mais elle lui rappela qu'ils n'étaient ensemble que depuis trois mois et que c'était à elle de choisir, c'était son corps, sa vie. Elle n'en démordrait pas. Elle ne pouvait avoir un enfant que ça soit avec lui ou un autre homme. Elle l'avait décidé il y a si longtemps, c'était ancré en elle. Elle se le répétait tel un mantra.

Le jour du rendez-vous, elle y alla seule. C'était une partie de sa vie qu'elle ne voulait partager avec personne, trop de monde était déjà au courant. A sa sortie quelques heures plus tard, elle n'était pas mieux, il lui faudrait du temps pour accepter.

Dans moins de quinze jours elle devait rejoindre son frère et sa petite famille pour leurs vacances dans le sud. Même si elle adorait sa nièce plus que tout, elle n'aurait pas la force de côtoyer des enfants, pas après ce qu'elle venait de faire et son énième échec sentimental. Elle resterait à Paris durant les quatre semaines qu'elle avait posées.

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