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Mots de nuit et jour
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20 octobre 2014

L'attente (2)

Après avoir fait le tour de ce géant du neuf, il l'emmena dans une boutique d'occasion. L'odeur qui se dégageait de cet endroit encombré était forte, un mélange de vieux papiers et de renfermé. La fréquentation du lieu n'avait rien à voir avec celui qu'ils venaient de quitter. Malgré le bazar ambiant, tout était rangé par thème. Un coin pour les enfants était aménagé pour des séances de lecture, Hélène y retrouva certains titres de son enfance et la nostalgie l'envahit. Elle ne put résister à sortir certains livres du rayonnage pour revoir la couverture colorée qui avait bercé sa scolarité. Elle ne se souvenait plus si à la maison il y avait des livres pour enfants, à part les collections de Bandes Dessinés que son grand père lui avait offert. Deux albums à chaque anniversaire ou occasion type fête de sainte Catherine ou Pâques. On ne lisait pas beaucoup chez elle, la télévision étant maître. Elle avait découvert la littérature au lycée grâce à son professeur de français. A cette période elle s'était surtout approprié le genre policier mais c'est grâce à Joëlle que son champ fût élargi. Elle lui manquait tant.

Elle avait les joues en feu avec tout ce qui lui revenait en mémoire. Des cours primaires, l'apprentissage laborieux de la lecture avec les buvards pour aider à ne pas sauter de ligne en cours de route et éviter les tâches d'encre aux premières lignes d'écritures. C'était si loin tout ça.

Elle suivit Marc dans les autres rayonnages. Il expliquait que ses plus belles trouvailles faites ici c'était au rayon histoire. Des grands événements aux biographies, en passant par l'histoire des populations. L'histoire qui l'avait émerveillée le plus était la conquête des États-Unis d'Amérique par les populations européennes. Surtout les irlandais qui s'était approprié leur nouvelle terre en gardant leurs coutumes et le sens de la famille. A ces mots, Hélène fut un instant déstabilisée, pensant à Aidan, elle ne pensait pas que cela se verrait mais Marc remarqua l'éclair de tristesse qui passa sur son visage. Ils sortirent de la boutique et s'installèrent à une terrasse de café. Cette journée de mars était lumineuse même si encore froide. Marc lui demanda si tout allait bien, sachant pertinemment qu'elle répondrait par le positif. Il prit l'initiative de parler de ses voyages qu'il avait eu la chance de faire, des pays et des villes qu'il aimerait voir un jour. Elle lui raconta ses propres envies mais seule ce n'était sûrement pas agréable. Il n'était pas d'accord, tous les séjours hors de France il les avait fais seul et sans toujours connaître la langue du pays visité. Ainsi il était parti deux mois en Russie et en gardait un souvenir intense. La seule chose qu'il regrettait c'était d'avoir mis si longtemps à se décider. Il était comme Hélène il y a encore quelques années à toujours remettre à plus tard, à hésiter, à se trouver des excuses ou des obstacles soit disant insurmontables. Il avait raté tant d'occasions qu'un jour il prit sa valise et partit à l'aventure. A force de rêver il mit en pratique ses envies. Le temps filait vite, il allait l'utiliser à bon escient. Après un instant de réflexion, Hélène hocha la tête, elle si discrète ne savait que trop bien ce qu'il voulait dire. En faisant d'autres choix, elle aurait sûrement eu une autre vie, une meilleure de préférence. Elle ne serait peut être pas aussi triste et atteinte par l'absence d'Aidan. Que faisait-il depuis bientôt trois mois? Pensait-il seulement un peu à elle, comme elle à lui en s'endormant, en prenant le métro? Elle espérait que oui mais en doutait en même temps. Elle n'avait trouvé aucune information sur son actualité à part un communiqué de presse concernant la bagarre dans le bar de Londres. En fait elle redoutait de le voir avec d'autres femmes, ce qui avait été le cas début Février. Elle en avait mis à sac le salon, tellement la rage l'avait submergé, elle s'était sentie trahie. Ils n'avaient jamais reparlé de leurs baisers échangés à Noël. L'amitié qui les liait jusque là était déjà particulière, ce coté tactile n'était pas commun entre amis, alors ce baiser venait rompre tous les codes. Mais c'était elle qui avait fait le premier pas, elle s'était sentie en confiance, ne pensait pas créer de réciproque. Elle avait besoin de lui. De lui ou de quelqu'un?

Avec Marc c'était facile, ils se comprenaient, avaient une passion commune et elle le trouvait attirant.

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